Vernissage le 25 octobre à partir de 18h
Jeanne Gavillet travaille au départ avec un appareil photo. C’est son entourage qui l’intéresse
d’abord. Sa famille, les relations qu’elle tisse avec chacun d’eux. Il semble aussi qu’elle soit fascinée par ce point qui lui échappe toujours dans l’autre, chez son proche, un point lointain et solitaire dans l’intériorité. Et, chose incroyable, elle le capte et nous le renvoie. Elle se l’approprie et nous le rend.
Jeanne Gavillet fait partie de ces artistes qui jouent avec l’intime, mais ici ce n’est pas n’importe quel intime. C’est un intime de la solitude et de l’amour. L’amour qu’elle entretient avec ses modèles, jusqu’au point de leur solitude (peut être existentielle).
Il y a quelque chose de caché, une intériorité qui est toute en retenue, mais qui transparaît légèrement, qui s’ouvre un peu, et qui nous happe. Une atmosphère ambiguë se dessine ; de l’attirance et une sorte de méfiance, ou une sorte de danger, ou encore un non dit qui nous met sur l’expectative, qui nous rend attentif. En fait ce n’est pas une méfiance, c’est plutôt une attention un peu intense, et une attente, un arrêt devant la profondeur.
Dans ses dessins, fait à partir de photographies de sa grand mère, elle tente une appropriation. Rapprocher le lointain. De ces images, elle essaie d’en tirer la vie, l’animation qui était celui de l’instant d’alors, l’instant de la photographie. Cet instant perdu, elle le pressent et elle s’y abandonne. Il y aurait une sorte de capacité empathique et poétique élevé.
I’ll be your mirror, est une histoire d’amour, de ses profondeurs, de l’amour des proches, de
l’amour de l’image, et d’une luminosité de l’amour.
« I’ll be your mirror
Reflect what you are, in case you don’t know
I’ll be the wind, the rain and the sunset
The light on your door to show that you’re home
When you think the night has seen your mind
That inside you’re twisted and unkind
Let me stand to show that you are blind
Please put down your hands
‘Cause I see you
I find it hard to believe you don’t know
The beauty that you are
But if you don’t let me be your eyes
A hand in your darkness, so you won’t be afraid
When you think the night has seen your mind
That inside you’re twisted and unkind
Let me stand to show that you are blind
Please put down your hands
‘Cause I see you »
Lou Reed / David Lang, 1966