Julie Bonnard, Chloé Minssieux, Akim Pasquet
31.05.13 - 07.06.13

Installations contextuelles et éphémères
Dans le Jardin du Musée d’Art et d’Industrie de Saint Etienne.

Dans le cadre de l’événement national « les rendez vous aux jardins », le Musée d’Art et d’Industrie de Saint Etienne a sollicité la participation des Limbes.

Trois plasticiens ont eu trois jours pour penser et proposer des installations en rapport avec le jardin ou les collections du Musée.

Les plasticiens ont proposé dans un délais très court cinq installations. Et il leur aura fallu la force d’une graine brisant sa carapace au printemps. C’est presque une performance. Les pièces présentées ont été pensées en contexte. Ce sont donc des productions spécifiques. Elles ont tiré leur force de leur capacité à mettre en relecture le lieu de leur apparition. Elles ont été présentées en extérieur, dans le jardin . C’était une invasion discrète, de celles qui œuvrent dans l’ombre lentement, ou de celles qui ont toujours été présentes, invisibles, imperceptibles ; de celles qui œuvrent et qui nous transforment en deçà de notre attention, dans des temporalités ou des niveaux différents. Ce sont des invasions irréductibles, procédant par contagion qui ont été proposées.

Plutôt qu’une exposition dans un espace clos et finalement sélectif, ce sera une expérience dans un lieu appartenant symboliquement à tous, que ces œuvres éphémères seront montées.

Le montage se fera en public à partir du Vendredi 31 Mai. Les plasticiens seront présent sur place du 31 Mai au 2 Juin. L’exposition se déroulera jusqu’au Vendredi 7 Juin

Julie Bonnard, Chloé Minssieux, Akim Pasquet

Sur une proposition du Musée d’Art et d’Industrie, de Cindy Fourel et de Rosario Mineo

 

Chloé Minssieux, Dans le silence, l’entends-tu, mousse, banc, grillage, bois. 2013

Il y avait une volonté de mettre en perspective ce qu’on pourrait appeler le temps végétal. C’est à dire, un temps de la lenteur, un temps de la contemplation, de la pause. Tenter un passage du rapport quantitatif au temps à un rapport qualitatif qui extrairait le spectateur de la frénésie de son quotidien. Il y aurait une résurgence de la Nature que nous avons trop tendance à oublier. Ici elle n’est pas maîtrisée à la manière du jardin entretenu mais tend plutôt à reprendre ses droits.

 

Julie Bonnard, Inspiration végétale, ruban, tulle. 2013

Une pièce composée de rubans et de tulle, ces matières sont dans les même teintes que la glycine. Le tulle s’impose, croît, gonfle, les rubans rampent, ils deviennent un corps, une sorte de mutation de la glycine en parure. Il s’agit d’un hommage au Musée d’Art et d’Industrie et à l’histoire de Saint Etienne, qui lie le cœur du musée à son Jardin.
http://juliebonnard.com

 

Akim Pasquet, jeux semblants, pistolets à eau, teinture végétale rouge. 2013

Jeux semblants était une incitation paradoxale, presque un piège. Qui voulait mettre en question une pratique anodine. Une incitation à profiter du jardin comme espace de jeux, comme espace de détente, mais aussi à se questionner sur l’acte de tirer et de marquer quelque chose, sur la trace qui est laissée. Il y a également un questionnement sur le rôle de la plante, qui peut servir dans un processus de jeu – qui serait dépensé (consommée) sans profit – ou alors qui serait gaspillée. C’est aussi un clin d’œil à la collection du Musée : l’arme passe dans le domaine du jeu comme elle passe à objet d’art. Il y a un déplacement mais aussi peut être une banalisation de sa fonction première.
http://akimpasquet.wordpress.com/

 

Akim Pasquet, Francis Hallé, http://www.dailymotion.com/video/xsj4zn_eloge-de-la-plante-francishalle_animals#.UZuq36K-2So, extrait sonore d’une interview de Francis Hallé, Système son. 2013

https://soundcloud.com/cephalopode-asso/extrait-eloge-de-la-plante-f

Francis Hallé est un biologiste et un botaniste de renom qui pense la relation humain plante d’une manière pionnière dans le XXè et XXIèm siècle.Il défend notamment l’idée d’une communication de plantes à plante et même de plante à insectes à travers différents exemples. Il défend également l’idée d’une co-évolution entre les plantes et les hommes. La pièce posait une tentative d’un renversement du rapport humain/plante dans un premier temps. L’autre enjeu était de déplacer le lieu de transmission du savoir et de la pensée, dans un domaine publique (plutôt que dans les universités) une sorte de re-jeu d’internet. Plutôt que « rendre une image » il s’agirait de « rendre de la pensée » ou « rendre du savoir » au « lieu du commun ».
http://akimpasquet.wordpress.com/

Akim Pasquet, Anima, Souches de bois d’essence différentes. 2013

On sait que certaines plantes communiques par leurs racines. Ici nous ne savons pas ce qu’il s’est passé : se sont elles décidées à quitter leur territoire, à migrer, à fuir, à chasser, à retrouver leurs parties manquantes? Est ce un cimetière? Un mouvement les a emporté et ça peut être inquiétant. Ce qui semble central, en tout cas,  c’est la coalition que ces souches, en fin de vie, mortes, fantomatiques, presque hantées, ont formé.
http://akimpasquet.wordpress.com/

Brouillon Général + Omnia Studia Sunt Communia + Jacopo Rasmi
Édition Idoine & Les Limbes
/!\ Lancement de publication le vendredi 21 avril /!\
Zoë Sofia
2022