LIMBO JET #4
« NEIGHBORING SNAPSHOTS »
Olivier Belon
Samedi 14 mars à partir de 19h jusqu’à tard
Olivier Belon
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Man Ray (Minicam photography, vol. 8 n°2, oct. 1943, p.54, cité et traduit par Chéroux, Vernaculaires, p.14 : « Ici et là, cachée parmi des centaines de snapshots banals, repose une image qui offre des possibilités d’exploration. » Les NS prennent cette affirmation à contrepied en montrant que dans un beau cadre il se passe toujours quelque chose, c’est-à-dire rien de spécifiquement remarquable, c’est le retour de la photographie intéressante vers le vernaculaire. Comment montrer aujourd’hui que la photographie est une construction déliquescente, épuisée par des décennies de récupérations et de détournements à visée artistique.
Traditionnellement, le snapshot est une photographie prise sur le vif, une image fixe que le spectateur est invité à scruter pour s’émerveiller de la rencontre d’un photographe et d’une situation, pour apprécier la capacité de celui-là à mettre à jour ce que recelait celle-ci. Car même si l’appareil est cette machine de vision qui instrumentalise le regard, plusieurs facteurs sont déterminés par l’opérateur et donne à l’image visible un sens, si limité soit-il.
Il s’agit du sujet, du matériel utilisé, des conditions de prise de vue, physiques et psychologiques, de la sélection, du circuit de production et de diffusion de l’image, de son support. Pour toutes ces raisons le spectateur est un déchiffreur appelé à saisir les diverses dimensions de l’image. Il reste donc soumis à une succession d’intentions qui sont concentrées dans l’image et qui ne lui appartiennent aucunement. Il est réduit à un œil capable – ou pas – de manifester son degré de culture, d’érudition. La raison essentielle pour laquelle l’instantané possède cet attrait particulier tient à un équilibre fragile, que l’on pourrait appeler aussi bien un “juste déséquilibre” entre un sujet et la dimension plastique de son saisissement, certes, mais aussi dans la dimension figée des rôles accordés à chacun.
L’auteur stigmatise et “énigmatise” le réel, le spectateur déchiffre l’image.
Le snapshot filmique bouscule en les déplaçant les paramètres révélateurs du regard savant, ingénieux ou simplement habile accordé au seul preneur de vue, et propose à l’observateur (terme préféré au trop consacré “regardeur”) une double opération :
– d’abord il est amené à déstatufier l’instant magique immortalisé par le photographe en suivant l’évolution des mouvements qui habitent le cadre, s’appropriant de manière constructive le phénomène de la prise de vue. Il reste un cadre, la proposition d’une délimitation en largeur et en profondeur (comme dans les plans en 3D de l’Adieu au langage de Godard, plans fixes complexes qui sont parcourus par des figures traversant le cadre dans des directions différentes et à des vitesses variées).
– Il est invité également à désacraliser la croyance qu’une image est capable donner du sens à un flux continu, et à se débarrasser de la posture attentiste et figée d’un spectateur toujours considéré comme le détenteur plus ou moins présentable des sempiternelles valeurs de la représentation.
Il s’agit du sujet, du matériel utilisé, des conditions de prise de vue, physiques et psychologiques, de la sélection, du circuit de production et de diffusion de l’image, de son support. Pour toutes ces raisons le spectateur est un déchiffreur appelé à saisir les diverses dimensions de l’image. Il reste donc soumis à une succession d’intentions qui sont concentrées dans l’image et qui ne lui appartiennent aucunement. Il est réduit à un œil capable – ou pas – de manifester son degré de culture, d’érudition. La raison essentielle pour laquelle l’instantané possède cet attrait particulier tient à un équilibre fragile, que l’on pourrait appeler aussi bien un “juste déséquilibre” entre un sujet et la dimension plastique de son saisissement, certes, mais aussi dans la dimension figée des rôles accordés à chacun.
L’auteur stigmatise et “énigmatise” le réel, le spectateur déchiffre l’image.
Le snapshot filmique bouscule en les déplaçant les paramètres révélateurs du regard savant, ingénieux ou simplement habile accordé au seul preneur de vue, et propose à l’observateur (terme préféré au trop consacré “regardeur”) une double opération :
– d’abord il est amené à déstatufier l’instant magique immortalisé par le photographe en suivant l’évolution des mouvements qui habitent le cadre, s’appropriant de manière constructive le phénomène de la prise de vue. Il reste un cadre, la proposition d’une délimitation en largeur et en profondeur (comme dans les plans en 3D de l’Adieu au langage de Godard, plans fixes complexes qui sont parcourus par des figures traversant le cadre dans des directions différentes et à des vitesses variées).
– Il est invité également à désacraliser la croyance qu’une image est capable donner du sens à un flux continu, et à se débarrasser de la posture attentiste et figée d’un spectateur toujours considéré comme le détenteur plus ou moins présentable des sempiternelles valeurs de la représentation.
Pas de montage, la caméra est mise en route et arrêtée au bout d’une minute. Comme Éric Rondepierre n’intervient aucunement sur les photogrammes qu’il récupère, pour préserver « l’authenticité de l’image telle qu’elle a été trouvée » (ArtPress2 n°42, 2e cahier, La traversée des inquiétudes, aout/septembre/octobre 2016, p.36) il s’agit de ne pas intervenir sur la réalité telle qu’elle se présente. Il n’y a pas à choisir entre les événements qui surviennent et l’absence d’événement, mais rendre sensible, “conserver” (pour plus tard ?) le rythme d’une situation, l’aléatoire de son déroulement. Paradoxe encore, car c’est aller à l’encontre des choix opérés nécessairement par un photographe, même si la démarche documentaire tend à accentuer l’événement que constitue la présence de l’image en limitant les paramètres au cadrage et à la lumière (naturelle). Ne pas intervenir en proposant un montage constitue surtout une critique de la prééminence que l’on devrait accorder à un enregistrement spontané du réel pour bénéficier d’une plus grande proximité avec ce qu’il recèle comme surprises.
Les Snaphots montrent qu’un regard possède une dimension déviante par rapport à la matière brute à laquelle il se confronte mais dont il conserve toujours des images prédéfinies, comme une prédisposition à interpréter le visible selon un montage prédéterminé.
Les Snaphots montrent qu’un regard possède une dimension déviante par rapport à la matière brute à laquelle il se confronte mais dont il conserve toujours des images prédéfinies, comme une prédisposition à interpréter le visible selon un montage prédéterminé.
Le Snaphot souligne la permanente subjectivité du point de vue. L’image n’est pas neutre, même, et surtout, si elle paraît ne montrer que ce qui se déroule tout seul comme une réalité autonome.
Il n’y a pas de perspective amorphe, le regard est toujours dirigé, il circonscrit une portion d’espace et la transforme en lieu, en une scène dont le photographie devient le producteur.
Ce n’est pas parce qu’il ne se passe rien que l’image est un éloge de la banalité. Elle est au contraire l’affirmation que tout ce qui se passe ne se passe qu’en tant que ça peut être éligible au statut d’événement.
La perspective dans l’image dévoile cette position. Il y a plusieurs plans, un lien entre eux est institué par l’image alors que de fait il n’y en a pas, en tout cas pas de manière immédiatement perceptible. C’est le regard qui établit le lien et accorde entre les différents espace rassemblés par le cadrage des phénomènes de disjonction aussi bien de conjonction, de liaison et aussi de déliaison, parce que justement aucune continuité ne va de soi.
Il n’y a pas de perspective amorphe, le regard est toujours dirigé, il circonscrit une portion d’espace et la transforme en lieu, en une scène dont le photographie devient le producteur.
Ce n’est pas parce qu’il ne se passe rien que l’image est un éloge de la banalité. Elle est au contraire l’affirmation que tout ce qui se passe ne se passe qu’en tant que ça peut être éligible au statut d’événement.
La perspective dans l’image dévoile cette position. Il y a plusieurs plans, un lien entre eux est institué par l’image alors que de fait il n’y en a pas, en tout cas pas de manière immédiatement perceptible. C’est le regard qui établit le lien et accorde entre les différents espace rassemblés par le cadrage des phénomènes de disjonction aussi bien de conjonction, de liaison et aussi de déliaison, parce que justement aucune continuité ne va de soi.
Le Snaphot est ellipse, un moment cinématographique sans existence physique, qui pourtant existe de façon abstraite, en creux, et rend compréhensible une narration sans histoire (cinématographiquement parlant). Le Snaphot est du cinéma en négatif, par l’idée de l’ellipse. Ce n’est pas du documentaire, ça ne veut rien montrer qui serait significatif, et ce n’est pas de la fiction, bien que ça contienne en germe une foule de scénarii. C’est de l’image numérique, à saisir par l’imagination autrement que comme une image du monde et de ses objets. (Alloa II p.50)
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Limbo Jet est une soirée unique à vocation festive. Limbo Jet invite un.e artiste ou un collectif d’artistes à proposer une exposition, accompagnée d’une proposition sonore et d’une proposition gustative. Limbo Jet est un projet annexe de l’espace Les Limbes.
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– insta :@limbojetproject
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→→→→→→→→→→→→→→→→→→→→→→→→Les autres événements du mois de Mars aux Limbes
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>>>>21.03 >>>> LIMBO JET #5 – Anniversaires – Quentin Lazzareschi + Guest
https://www.facebook.com/events/198731804728015/
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Avec le soutien de la ville de Saint Étienne, de la DRAC Auvergne Rhône Alpes et le la Région Auvergne Rhône Alpes
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Résidence de recherche « Archipel Général »
Brouillon Général + Omnia Studia Sunt Communia + Jacopo Rasmi
Catalogue Carbone 20 « About artist-run spaces and artist-run initiatives »
Édition Idoine & Les Limbes
/!\ Lancement de publication le vendredi 21 avril /!\
« Exterminer les foetus : avortement, désarmement, sexo-sémiotique de l’extraterrestre » Zoë Sofia
Zoë Sofia
2022